Sandy Cunningham
Sandy Cunningham
Arts plastiques - 2008
Si elle n’avait pas choisi de venir terminer ses études collégiales à Rivière-du-Loup, Sandy Cunningham ne gagnerait probablement pas sa vie aujourd’hui avec la peinture. Avant de faire son nid près de nos chutes, elle ne s’était jamais liée d’amitié avec un pinceau.
C’est dans un cours de Michel Lagacé qu’elle a été forcée de s’assoir devant une toile et de quitter le confort du crayon de plomb pour relever le défi des poils de nylon. C’est à trois coins de rue de là, au Café L’Innocent, qu’elle a pu exposer pour la première fois en solo. C’est tout près qu’elle a vendu ses toutes premières œuvres. Ce sont ses amis louperivois qui l’ont ensuite encouragée à tout mettre de côté pour ne se consacrer qu’à son art.
Retournée vivre dans son Château-Richer natal en 2013, après sept années passées autour de la Lafontaine, elle vit de la peinture depuis, en gardant une douce pensée pour la ville qui lui a offert tant de premières fois.
« La peinture, c’est maintenant la plus longue job que j’aie eue de ma vie ! » réalise celle qui a notamment été peintre au fusil pour le fabricant de portes et fenêtres Lepage Millwork pendant sa parenthèse bas-laurentienne. « Je me surprends aimer mon travail autant qu’au premier jour. Alors que je craignais de manquer d’inspiration un jour, elle se renouvèle sans cesse. »
Quand le syndrome de la page blanche s’immisce dans son atelier, elle en sort et part en voyage. L’Asie et le Pérou lui ont entre autres donné du gaz créatif, tout comme une traversée du Canada jusqu’à l’Alaska en van en 2019. Rien n’inspire toutefois plus cette nomade que la nature autour de chez elle. « Je suis quelqu’un qui se promène beaucoup en forêt, qui est tout le temps dehors. Je suis le genre de personne qui peut passer une demi-heure à regarder les oiseaux, les arbres, le paysage », confesse l’artiste, qui fait cohabiter les animaux et les humains dans ses territoires de toile et d’acrylique.
C’est en photographie que Sandy Cunningham a d’abord étudié, au Cégep de Matane. Ne jurant que par la bonne vieille technique argentique, les cours passés sur un ordinateur à retoucher des photos numériques lui ont fait comprendre que ce métier n’était pas pour elle. S’exprimant par le dessin depuis l’enfance, l’étudiante a alors eu un coup de foudre pour la peinture, « plus expressive, avec une gestuelle plus rapide ». Au départ, ses œuvres féministes exploraient la sexualité et l’identité. Aujourd’hui, la nature au sens large prend le dessus, avec des références aux contes, aux mythes et aux légendes folkloriques.
Alors que la pandémie a freiné les affaires de bon nombre d’entrepreneurs, Sandy Cunningham avoue avoir connu sa meilleure année de ventes en 2020. « Des gens qui souhaitaient depuis longtemps acquérir une de mes toiles ont décidé de le faire. Je me suis donc permis de ralentir un peu le rythme de création. Pour moi, le confinement ne change pas grand-chose. Je vivais déjà dans ma bulle! »