Roxanne Dumont
Roxanne Dumont
Arts visuels, 2013, et Design d’intérieur, 2016
À l’école secondaire, Roxanne Dumont a souvent pensé à décrocher. L’idée la tenaillait. Elle n’avait ni les notes ni la motivation pour continuer d’user les pupitres. Au Cégep, comme son bulletin rouge ne lui donnait pas la clé pour les programmes qu’elle convoitait, la Témilacoise s’est inscrite dans un programme hors-DEC. Elle cumulait les échecs là aussi. Et l’envie de tout lâcher la rongeait toujours.
C’est alors qu’on lui a présenté les quatre petites lettres lui faisaient la vie dure : TDAH.
C’est alors que sa vie a pris un virage. Et qu’elle a trouvé une lettre importante : son X.
Ayant réussi à mettre en cage son trouble d’apprentissage, elle s’est inscrite en Arts visuels, où elle s’est tout de suite sentie à sa place. Comme si rien ne pouvait alors plus l’arrêter, elle a enchaîné avec une Technique en Design d’intérieur, en faisant tous les jours la navette entre sa ville natale et Rivière-du-Loup. Elle a même obtenu une bourse récompensant la meilleure moyenne générale.
Quatre mois seulement après avoir diplômé, Roxanne Dumont ouvrait, avec deux autres travailleuses autonomes, L’Atelier créatif. Dans ce bureau-boutique du secteur de Cabano, l’entrepreneure offre ses services en design, en photographie et en peinture. « Je ne pensais jamais devenir entrepreneure un jour et encore moins que je travaillerais sur des projets d’envergure, tels que la Maison Amalgame. C’est capoté tout ce qui m’arrive ! »
Entre ses multiples passions, elle a décidé de ne pas choisir. Comme tout lui réussit, elle ne veut surtout pas laisser filer le succès. « Mes enseignants m’ont dit que je devrais un jour choisir, mais je n’y ai pas encore été forcée. J’aime que mon travail ne soit pas routinier. J’aime alterner entre des mandats de plus longue haleine en design et de petits contrats rapides de photos. Quant à la peinture, je l’ai mise de côté dernièrement, mais elle me revient par vagues », confie la polyvalente créatrice, dont le projet L’art pour les yeux est suivi par quelque 2000 personnes sur Facebook.
C’est d’ailleurs parce que ses toiles abstraites étaient plus décoratives qu’émotives ou engagées, que Roxanne Dumont a dévié vers le Design d’intérieur après son premier DEC : « J’imaginais toujours mes œuvres dans des pièces de la maison quand je les créais. »
Son parcours est si inspirant que l’entrepreneure de 29 ans donne aujourd’hui des conférences devant des classes d’étudiants. « Ce n’est pas parce que tu bûches à l’école secondaire que tu vas bûcher toute ta vie. Il n’y a pas non plus un seul chemin, en ligne droite, pour réussir. Quand tu trouves ta branche, les choses se placent naturellement et deviennent plus faciles », témoigne celle pour qui la médication a été une bénédiction.
Son histoire de persévérance, Roxanne Dumont pourra bientôt la raconter de A à Z à un tout nouveau public : sa fille, qui verra le jour pendant les Fêtes. Une autre bonne raison d’être fière du chemin parcouru !