Réjean Roy
Designer d'intérieur et entrepreneur - Design d'intérieur - 2008
Enfant, Réjean Roy découpait des meubles dans le catalogue Sears pour bricoler des maquettes, retournait sa chambre de bord à intervalles réguliers et peignait le sous-sol de la maison… sans demander la permission à ses parents. C’était écrit dans le carton-plâtre qu’il gagnerait plus tard sa vie en transformant des pièces. « Dans un petit village comme Sayabec, c’était difficile pour un garçon d’avouer qu’il voulait devenir décorateur », fait-il toutefois remarquer.
Cet artiste de l’espace s’est donc fait croire qu’il deviendrait architecte. Après deux ans d’études collégiales, « trop techniques et pas assez créatives », il a capitulé. En travaillant ensuite pendant trois ans dans un magasin de luminaires, son avenir est apparu plus clair. À 23 ans, il déménageait à Rivière-du-Loup pour fréquenter le Département des arts. Quinze ans plus tard, il pose sa signature sophistiquée et chaleureuse sur les commerces et résidences de la région.
« Comme j’effectuais un retour aux études et que je devais travailler en même temps, ces trois années ont été très exigeantes et intenses. La conciliation travail-études m’a servi à apprendre à organiser mon horaire et m’a préparé pour ma vie d’entrepreneur. »
Réjean Roy n’avait pas encore fait encadrer son diplôme quand il a été embauché comme cuisiniste chez Armoires et boiseries Rivière-du-Loup, où il a dessiné des plans pendant dix ans. Entre les panneaux de mélamine, ses talents en aménagement ont vite suscité un vif enthousiasme. « L’ébénisterie est mon dada. Je pensais que je resterais dans cette entreprise toute ma vie. Je ne pensais pas avoir le bagage nécessaire pour me lancer en affaires, mais je sentais que la demande était là. Trois ans après le démarrage de mon entreprise, je n’ai jamais pris congé! »
Avec sa baguette magique, le prince de la décoration a entre autres rafraichi deux fois l’intérieur du resto-pub L’Estaminet et supervisé le chantier de rénovation de la clinique Opto-Réseau Lemieux-Vaillancourt, en plus de donner de l’amour en relief à des bureaux professionnels et de nombreuses maisons.
« Mes clients épargnent parfois leurs sous pendant des années dans le but de réaliser leurs rénovations. Je dois livrer un décor à la hauteur de leurs rêves », estime celui qui pilote actuellement un important projet de centre hôtelier à Edmundston.
À 38 ans, le petit gars de Sayabec n’a surtout plus besoin de se faire croire qu’il est quelqu’un d’autre.