Maxime Harrisson
Maxime Harrisson
Graphisme, 2006
Il y a des jeunes qui passent leurs nuits dans les jeux vidéo. Il y a des adultes qui passent leurs journées à s’amuser à les créer. Maxime Harrisson fait partie de cette deuxième catégorie.
Les franchises Call of Duty, Guitar Hero, Skylanders et Spiderman n’ont plus de mystères pour lui. Ayant tenu les manettes de plusieurs studios depuis dix ans, tant au Québec qu’aux États-Unis, le Rimouskois d’origine a accumulé assez de points pour se rendre jusqu’aux tableaux les plus avancés. Il est maintenant « designer UX senior » chez Beenox, à Québec, depuis trois ans. En d’autres mots, il conçoit les menus et les maquettes pour optimiser l’expérience des utilisateurs.
«Mon travail ressemble à celui d’un architecte, dans le domaine du bâtiment. Je dessine les plans et prépare les devis techniques pour que les autres puissent ensuite construire la maison. J’ai une vision globale du produit », décrit l’expert, qui n’était pourtant pas un gamer noctambule dans son adolescence.
Il maniait les boutons et les gâchettes, comme bien des garçons de son âge, mais pas autant que les crayons. C’est dans l’intention de créer des logos et des sites web qu’il a fait son DEC en Graphisme, au Cégep de Rivière-du-Loup, et son baccalauréat en Design graphique à l’Université Laval. Par un concours de circonstances, à la sortie de l’école, il a décroché son premier emploi chez Beenox, un fleuron de l’industrie au Québec, comme designer d’interfaces. « Pour mon premier contrat, on m’assignait Guitar Hero Smash Hits. C’était assez impressionnant! »
Après un petit crochet par Vancouver, il s’est retrouvé à Albany, dans l’État de New York, pour travailler dans un studio-frère d’Activision. De 2012 à 2014, il a notamment manigancé avec les personnages de deux jeux Skylanders. De retour au Québec, il a conçu des jeux mobiles pour la Montréalaise Hibernum, avant de retourner chez Beenox, où de plus grosses franchises l’attendaient. Il a notamment participé à la création des épisodes Warzone et Cold War de la série de guerre Call of Duty, qui figure parmi les plus grands succès de consoles de l’histoire.
« Ce que je fais aujourd’hui n’a plus rien d’artistique. Il reste que j’ai acquis une bonne base technique au Cégep. Ma fondation s’est construite là. J’y ai aussi appris à prendre une idée naissante et à la développer jusqu’à sa finalité », reconnaît l’expert. Il n’est pas le seul. Comme aucune formation spécifique n’est offerte dans le domaine de l’expérience d’utilisateur, plusieurs graphistes se retrouvent derrière les écrans des studios.
Plancher sur d’aussi grosses franchises compte cependant un revers. Maxime Harrisson se fait parfois interroger par ses amis en quête de primeurs sur les prochains titres. Le monde du jeu vidéo fait l’objet d’un réel culte, où chaque fuite d’information peut créer un séisme dans les sous-sols du monde entier. « Il faut faire attention, c’est certain. Mais pour continuer à travailler sur les grosses productions, je suis prêt à vivre dans le secret », conclut-il, sans hésiter.