Joelle Dumont
Joëlle Dumont-Roy
Design d’intérieur, 2010
« Je touche du bois ! » L’expression fait sourire quand elle est utilisée par une diplômée en Design d’intérieur, qui a commencé sa carrière dans une ébénisterie… Mais Joëlle Dumont-Roy est bien consciente de la chance qu’elle a, depuis qu’elle a quitté les bancs d’école. Alors, du pin, de l’érable et du merisier, elle peut bien en flatter autant qu’elle veut !
La native de Québec, qui est retournée s’y installer, n’a jamais manqué de travail après ses études collégiales. Cette spécialiste des « projets flyés » s’est promenée d’une boîte à l’autre avant d’entrer par la grande porte, il y a deux ans, chez IDEA, un studio qui intègre le design et l’architecture dans des projets de grande envergure. Avec son équipe, elle a notamment participé à l’aménagement de plusieurs kiosques du Grand Marché de Québec, ainsi qu’à la transformation de l’Hôtel Royal William, dans le quartier Saint-Roch, et du restaurant Quarante 7 (anciennement Le 47e Parallèle).
« Il y a des concepts qui me rendent plus fière que d’autres, mais quand je termine un projet, je suis surtout satisfaite si on a réussi à préserver l’harmonie dans l’équipe et avec le client, en respectant les budgets et les délais notamment. J’aime quand ça se termine sur une bonne note », avoue la chargée de projet, qui a choisi son métier « pour faire rêver les gens ». Elle est d’ailleurs reconnue pour présenter ses concepts de façon très théâtrale à ses clients.
La designer souhaitait aussi faire une différence dans la vie des gens. En ce sens, son travail de création pour des résidences pour personnes âgées souffrant de troubles neurocognitifs la nourrit grandement. « Quand ils sont atteints d’Alzheimer à un stade avancé, ces gens ne peuvent pas sortir de leur résidence. Nous recréons donc, à l’intérieur, des miniquartiers pour stimuler leur imagination et leur donner l’impression de déambuler dans la ville. Ce sont des projets qui ont du sens pour moi et qui sont très valorisants », soutient la diplômée, qui, au Cégep, a appris le souci du détail dans les cours d’ébénisterie de Marie Lavoie et l’élégance et le raffinement auprès de Lucie Giguère.
« Pendant mes études, j’étais passionnée et investie. Je pouvais travailler toute la nuit sur un projet, s’il le fallait, se souvient-elle. J’ai tout appris au Cégep. Mes parents craignaient que je crève de faim si je n’allais pas à l’université. Finalement, leurs doutes se sont dissipés. Ma mère découpe les articles de journaux qui parlent de mes projets et mon père emmène ses amis dans les commerces dont j’ai conçu le décor. Ils sont pas mal fiers. »
Si elle aime bien se laisser guider par le destin, Joëlle Dumont-Roy envoie néanmoins dans les airs son rêve de pouvoir travailler, un jour, à la création d’un village autosuffisant, formé de maisons écologiques alimentées par des énergies renouvelables.
Si la designer continue de toucher du bois, son rêve pourrait fort bien se réaliser.