Jacques Laplante
Illustrateur - Graphisme - 1987
« Un p’tit gars de la Baie-des-Chaleurs, parti à la dérive à New York, Berlin et Paris. » C’est ainsi que se décrit Jacques Laplante. Depuis qu’il a levé l’ancre et sorti l’encre pour venir étudier au Cégep de Rivière-du-Loup il y a trente ans, cet illustrateur a su tracer habilement son chemin des deux côtés de l’océan, avec un sourire en coin et beaucoup de talent. Le coup de crayon enfantin de cet artiste de renommée mondiale a déjà séduit les lecteurs de plusieurs livres pour enfants et d’une panoplie de grands magazines, allant du Wall Street Journal à Elle Québec.
Pendant ses études collégiales, le Gaspésien est passé du « bum plus ou moins confiant » au premier de classe. « Au départ, la formation était très technique. Vers la fin de la deuxième année, j’ai arrêté de me chercher et me suis mis à m’amuser. Dès qu’on nous a permis d’explorer, des ailes m’ont poussé dans le dos », dit cet héritier d’un père ouvrier qui peignait des natures mortes après le travail.
Jacques Laplante garde notamment en mémoire les bons mots de son enseignant Serge Doucet : « Il est le premier à m’avoir dit que j’avais un style. C’est précieux, ça! Pour un étudiant en Graphisme, c’est aussi grandiose que, pour un chanteur, découvrir qu’on est alto ou soprano. Il m’a ensuite montré à prendre des risques, à ne pas toujours choisir la ligne droite. »
Guidé par son humour et son envie de retrouver la spontanéité de son enfance, il a ensuite cultivé cette signature unique, tant dans les jardins de l’édition que de la publicité.
En 2008, son style proche de la BD l’a amené à collaborer avec le chef-vedette Ricardo Larrivée pour ses magazines, puis, plus récemment, pour ses livres de vulgarisation Mon premier livre de recettes et Explique-moi… les aliments, qui ont tous deux grillé en haut des palmarès de ventes. « Ma relation avec la famille Larrivée est la plus belle de ma carrière », admet l’artiste, fier d’avoir réussi à briller à l’étranger à partir de son chez-lui, fixé actuellement à Drummondville.
À la suggestion d’une maison d’édition française, Jacques Laplante planche sur une série de livres pour les enfants de 4 à 7 ans. Pour la première fois, il n’illustrera pas l’histoire de quelqu’un d’autre, mais la sienne. « C’est un défi d’épurer mon imaginaire. Pour moi, les idées sont comme des chats que l’on veut domestiquer, mais qui ne cherchent qu’à courir en liberté et s’amuser. »
Le p’tit bum n’est pas parti bien loin…